« Croire en soi est la vertu la plus importante » – Sylvain Honnang, le créateur d’Howash

Howash est une laverie mobile écologique créée par l'ancien agent de football Sylvain Honnang. Elle est équipée d'un pulvérisateur d'eau à faible pression, d'un reservoir de 80 litres d'eau. Ainsi il est possible de nettoyer de nettoyer une voiture avec 6 litres d'eau uniquement avec Howash ! Découvrez cette invention géniale à travers les mots de son inventeur....

Bonjour M. Sylvain Honnang. Vous êtes l’inventeur d’Howash, la laverie mobile écolo. Mais avant, vous avez été agent de joueurs de football. Qu’est-ce qui vous a poussé à créer un tel projet ?

Bonjour et Merci de m’avoir invité pour cet interview. Je confirme que je suis l’innovateur et le créateur de Howash. En effet, j’ai une carrière en tant qu’agent de joueur de football. Dans ce métier, on rencontre beaucoup de célébrités et aussi on côtoie de vrais passionnés, tel était le cas de ce Président de club, passionné de voitures et lors d’une discussion pour boucler une affaire, il m’avait invité à l’accompagner laver sa voiture et là surprise ! Deux choses m’interpellent :

1-    Le cout :  au-delà de 10 mille euros pour un lavage complet, moteur inclus
2-    L’Après-service: La voiture était complétement remise à neuf.

Quelques temps plus tard, de retour au Cameroun, j’ai eu l’inspiration de penser à une machine qui fasse briller un véhicule. Avec des recherches, dans le cahier des charges, le souci d’écologie a été intégré, ensuite la mobilité d’où la naissance de Howash, parfaitement mobile et qui utilise 4 bouteilles d’eau Tangui (6 litres) pour laver un véhicule.

Quels sont les obstacles que vous avez eu à rencontrer dans la réalisation de votre projet sur le terrain ? Comment avez-vous réussi à les surmonter ?

Je vous assure, les obstacles j’en ai eu et continue à en avoir même si Howash est déjà en phase opérationnelle.
Dans la phase de Recherche et Développement, il fallait s’entourer de la meilleure équipe d’ingénieurs qui adhéraient corps et âmes au projet. Ceux qui ont pris leur temps pour m’accompagner n’étaient pas au même endroit en même temps donc on a dû être très organisé pour définir le besoin et établir l’analyse fonctionnelle.
Une fois le besoin défini et les fonctions existantes, il a fallu rechercher dans le monde où produire à un cout raisonnable dans un premier temps. Pour une technologie comme celle la, on ne voulait pas de l’à peu près car le rendu au client devait être impeccable dans un soucis d’écologie maximal. Nous avons parcouru le monde pour trouver l’usine qui allait voir naitre Howash.
Le dernier obstacle que je dois relater ici est la découverte de Howash par les Camerounais. Je vous assure ce n’était pas facile de trouver quelqu’un qui pouvait nous faire confiance. Tout le monde appréciait le projet, devenait convaincu après des tests, mais jamais ne signait un contrat de partenariat.
Enfin, pour répondre a votre question comment on a surmonté a tout ça, et même aux actuels obstacles, je vais vous dire que je n’abandonne jamais et je crois corps et âme que quand on veut on peut. Je me considère comme un Guerrier, et chaque obstacle est vu comme une bataille, et surmonter ou non, voila une belle manière d’apprendre pour s’améliorer et continuer à aller au front jusqu’à ce qu on gagne la guerre. Howash c’est vraiment ça aussi, d’où la forme cockpit qui pourrait faire penser a un avion et l’on sait tous que l’avion avance seulement et n’a pas de rétroviseur.

Dans la phase de Recherche et Développement, il fallait s’entourer de la meilleure équipe d’ingénieurs qui adhéraient corps et âmes au projet.

Quels sont les enjeux d’un tel projet écologique pour le Cameroun ?

Howash a une vision planétaire même si l’innovation est venue d’un Camerounais. Je vous assure, je rêve d’une technologie camerounaise qui puisse s’exporter partout en Afrique et dans d’autres continents. Pour ce faire, un enjeu qui concerne tous les pays est l’écologie puisque la préservation de la planète est un sujet à prendre au sérieux. Tellement il est important, que nous avons assisté globalement à une charte Cop21 à Paris et plus particulièrement en Afrique Centrale à la création du fond bleu à Oyo au Congo Brazzaville.
Pour le Cameroun en particulier, il s’agit d’un pays qui adhère aux valeurs universelles de préservation de la planète. L’État a un très grand rôle à jouer mais ne peut pas tout faire, et c’est justement les entrepreneurs qui doivent prendre le relais et militer pour que notre pays soit au devant de la lutte contre le gaspillage ou toute forme d’actions qui nuisent à la planète bleue. En tant qu’habitant de la terre c’est la responsabilité de chacun de planter un arbre, de ne pas polluer, d’utiliser le juste nécessaire etc….. dans le souci de laisser un future agréable à la génération à venir.
Pour ne parler que du lavage automobile, imaginer dans notre pays, toutes les stations de lavages qui existent, et en moyenne par voiture on utilise  500 a 800 litres d’eau pour laver un véhicule. La question qui vient à l’esprit: combien de litres d’eau utilisons-nous par jour sur toute l’étendue du territoire pour laver des voitures ? Sachant que l’eau est une ressource épuisable et tellement en petite quantité que la préserver est plus que nécessaire. Howash apporte une lueur d’espoir dans le monde, car non seulement moins d’eau pour le lavage, un produit biodégradable et le tout pour un rendu qui dépasse l’entendement du propriétaire du véhicule juste pour 20 minutes de services.
Utiliser Howash, c’est préserver à votre niveau l’eau si limitée. 6 litres veut dire qu’après lavage, une fine couche d’eau seulement est a peine visible au sol.
Utiliser Howash, c’est ZÉRO facture d’électricité et promouvoir les énergies renouvelables.
Utiliser Howash, c’est la laverie qui vient à vous partout où vous soyez sans que votre véhicule ait une position particulière.
Utiliser Howash, C’est surtout gagner du temps pour un prix ultra compétitif.
En conclusion, supporter Howash, c’est le choix de l’écologie pour pas cher du tout.

Pensez-vous que les Camerounais soient sensibles à l’écologie et aux enjeux derrière pour la protection de l’environnement ? Essayez-vous de votre côté de mener une campagne de sensibilisation en parallèle ?

Depuis le déploiement de Howash, le retour des clients est que le service Howash les intéressent parce qu’il est rapide, apporte une réelle valeur ajoutée puisqu’on pourra bientôt laver sa voiture partout: parking d’entreprise, restaurants, hôtels, centre commerciaux, etc…
En plus donc de la rapidité, la mobilité, et la brillance garantie qui est tant appréciée, nos clients savent qu’ils contribuent à leur niveau à promouvoir l’écologie. Il devient clair que laver sa voiture avec Howash c’est la recherche de l’efficacité et l’action concrète pour un meilleur environnement.
Je vous dirai donc, que les Camerounais ne sont pas ignorants, nous avons un peuple très intelligent et chaque fois qu’on leur donne le choix, l’expérience à prouver qu’ils ont toujours fait le bon. Howash, c’est donc un choix entre garder les vieilles habitudes classiques ou alors changer la perception du lavage avec un soucis noble de préservation de la planète.
En tant qu’entrepreneur, c’est aussi ma responsabilité de communiquer au maximum sur les vertus et avantages d’Howash pour convaincre les plus sceptiques et surtout apporter cette innovation aux ignorants.
Une campagne de sensibilisation s’impose et doit perdurer dans le temps. Avec le lancement récent d’Howash, je vous avoue que je me concentre sur le moment sur le retour d’expérience de la technologie qui est en mode opérationnelle et l’objectif dans les prochains mois serait de créer une association qui militera pour cet enjeu quoi que noble de préserver les générations futures.

Howash, c’est avant tout pour lutter contre le gaspillage de l’eau. Même si cette lutte est louable, pensez-vous que l’eau soit gaspillée au Cameroun alors qu’elle est avant tout rare ou de mauvaise qualité et/ou mal distribuée?

Dire que Howash c’est avant tout lutter contre le gaspillage d’eau c’est limiter sa fonction principale. Howash apporte la laverie aux clients pour une brillance remarquable du véhicule et dans un soucis de préservation de la nature en utilisant le moins d’eau possible et une batterie recharchage a l’energie solaire.
Pour parler du gaspillage d’eau, il faut des statistiques. Logiquement, on peut trouver des éléments sur la quantité et qualité d’eau d’un réseau de distribution en fonction de la population. Il faut aussi savoir que les fuites dans le réseau sont aussi à prendre en considération. Au Cameroun, certainement on trouve encore des zones ou il n‘y a pas d’eau potable ou des endroits où l’eau coule très rarement. Je pense que les autorités compétentes connaissent les difficultés rencontrées et s’attellent à pallier ces manquements. Qu’il s’agisse de problèmes de moyens financiers ou de management/leadership, je dois avouer qu’il y a des initiatives avec les forages d’eau qui se multiplient de plus en plus, même si on doit rester vigilent et apporter une réponse permanente et collective à ce fléau que beaucoup de pays connaissent jusqu’à ce jour.
Il faut commencer quelque part et Howash vient apporter de l’espoir, dans le sens où : gaspillée, ou rare, mal distribuée ou de mauvaise qualité, l’eau fraiche/pure utilisable représente 0.5% du total d’eau disponible  dans le monde, d’où un changement de mentalité qui doit éveiller la conscience écologique.

A votre avis que faut-il de plus pour que les Camerounais soient plus sensibilisés sur l’écologie et sur la protection de l’environnement ? D’ailleurs pensez-vous que la responsabilité leur incombe à eux-seuls ?

La protection de l’environnement sans doute réussie quand elle est collective et engagée. Je ne pense pas que c’est la seule responsabilité du peuple Camerounais, du pays en lui même et dans le même sens pas que la responsabilité d’un seul continent. Je rêve d’un monde où la conscience écologique prédomine avec des valeurs concrètes. A  mon avis, pour revenir au Cameroun, il faut comprendre l’écologie et ce qu elle apporte quand elle est prise au sérieux. Pour ce faire, il faut éduquer, repartir à l’école primaire, sensibiliser les jeunes et continuer à sévir contre les mauvais comportements. En gros, il faut briser la barrière de l’ignorance en informant les populations et en promouvant les initiatives GREEN à forte valeur ajoutée comme Howash s’il faut seulement parler du lavage automobile. Dans d’autres domaines, il faut plus d’initiatives Bio et eco à fort potentiel de développement et je sais que dans les prochaines années on en comptera par centaines dans mon pays.
Pour réussir dans la protection de l’environnement, ne surtout pas se renfermer, au contraire, faire bloc contre le gaspillage en introduisant des règles de bonnes conduites mesurables. Aussi, l’écologie a de la valeur quand elle vient créer des emplois. Howash en est la preuve concrète.

Avez-vous reçu un soutien des institutions administratives ou êtes-vous en collaboration avec les autorités communales ? Ou alors travaillez-vous de manière indépendante ?

Ecoutez, Il est vrai que je vis en Angleterre, mais Howash par choix a commencé au Cameroun et est une PME Camerounaise. Je vous avoue qu’administrativement, je n’ai pas souffert pour avoir tous mes documents et j’ai approché certains maires de communes et au vue de Howash qui a lavé avec brillance supérieure leurs véhicules, ils ont tous sans exception adhérer. Dans le quartier où je réside, les autorités m’ont déjà demandé d’installer au plus vite un point Howash. Plusieurs mairies ont apporté leur soutien puisque la fine couche d’eau laissée au sol après chaque lavage vient résoudre un problème qu’ils avaient avec les laveries ordinaires en plus des produits chimiques.
Nous sommes encore en phase d’observation, et il reste encore beaucoup à faire ensemble et je suis sure que d’ici la fin de l’année dans les campagnes de sensibilisation, vous verrez les autorités communales près de nous comme véritable partenaires. Howash a l’ambition d’être un projet de ville, un projet sociétale qui a l’ambition de réorganiser nos communes avec des points dédiés de lavages automobiles: Projetez-vous dans 5 ans et imaginez des points de lavages comme des stations dans chaque quartier.

Où retrouve-t-on Howash aujourd’hui ? Aussi comment peut-on s’en procurer ?

Howash est présent dans tous les points Casino et Super U du Cameroun. Super U Douala est équipée, comme Casino Douala et nous commencerons aux points de Yaoundé dans les prochaines semaines.
L’objectif n’est juste pas de s’arrêter à ces points mais de développer le concept ailleurs comme dans les aéroports, aérogares, Hôtels, stations d’essences, etc……… Nous souhaitons avoir 400 points d’ici la fin de l’année sur toute l’étendue du territoire. Je ne vous dis pas l’ambition d’attaquer d’autres pays car nous sommes contactés tous les jours par des pays africains et nous ne voulons pas nous lancer vite en besogne donc nous analysons chaque offre avec beaucoup d’intérêts. Howash mixe parfaitement les composantes Prix, Valeur et Temps d’où sans doute l’engouement qu’elle déclenche.
A cette heure, nous ne vendons pas les machines Howash, par contre nous proposons des formules de leasing, ou franchise calculées par rapport à l’activité que compte en faire le demandeur.

Croire en soi est la vertu la plus importante… La passion c’est celle qui donne l’adrénaline avec laquelle on fait des heures de travail sans se fatiguer et toujours concentré vers l’avenir en allant de l’avant.

Quel message sur l’écologie aimeriez-vous passez à la jeunessedumboa camerounaise ?

Chère Jeunesse, l’écologie c’est s’assurer d’un lendemain meilleur et il n’y a pas d’âge pour s’en rendre compte et s’engager. Du matin au soir, on peut penser écologie et transmettre cet acte louable à notre progéniture. Vous comprendrez donc que c’est l’affaire de tout le monde, tous les pays, tous les continents, toutes les races. La première action, c’est changer de mentalité et ensuite prendre conscience que l’état du monde actuel s’empire avec les années qui passent. En conséquence, j’exhorte les lycéens à choisir cette filière à l’université, afin que le pays regorge plus d’experts et que les initiatives pleuvent: on en a besoin absolument.

Enfin, quel conseil aimeriez-vous donner aux jeunes qui aimeraient se lancer dans l’entreprenariat comme vous ?

L’entreprenariat est une belle expérience et a le pouvoir de créer des emplois et porter un pays vers le haut quand il y a une multiplication.
Pour entreprendre, il faut aimer créer, être patient et savoir arriver au bout de ses idées souvent au détriment de plusieurs obstacles.
Croire en soi est la vertu la plus importante et être un passionné. La passion c’est celle qui donne l’adrénaline avec laquelle on fait des heures de travail sans se fatiguer et toujours concentré vers l’avenir en allant de l’avant.
J’exhorte les jeunes à entreprendre, croire en leur potentialités, faire d’un rêve une réalité et devenir comme on fait les grands frères avant nous des exemples. Je suis fier d’être Camerounais, et j’ai confiance en la force mentale de mes compatriotes, de vrais combattants, des lions indomptables.
Howash est le projet de tout le monde; tout le monde peut s‘y identifier car tout est parti d’une observation, après un rêve et aujourd’hui c’est une réalité. Merci pour tous vos soutiens et sachez que l’équipe pense déjà à la future génération d’Howash. C’est aussi ça entreprendre, continuer à se réinventer et améliorer toujours plus la gamme de service que l’on propose: Oui avoir de l’avance sur son temps pour se différencier naturellement.

                                                                                Réalisé par Kate Mouliom 

 

 

 

 

 

 

 

 

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